Les travaux de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes, commenceront-ils en 2008 ou en 2014 ? Tout dépend du résultat des études préliminaires qui vont être financées au cours du contrat de plan 2000-2006. Ce sont elles qui détermineront la décision.
C'est acquis. Le Premier ministre, Lionel Jospin, l'a confirmé quand il est venu à Nantes pour le Comité interministériel (CIiadt) du 28 février 2000 consacré aux réparations des tempêtes de Noël et de la marée noire : les études sur la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes seront réalisées au cours du XIIe plan Etat-Région.
D'autres procédures en cours devraient également donner de l'allant à ce projet attendu par de nombreux acteurs - élus et professionnels - du littoral Atlantique. Il s'agit notamment de la directive territoriale d'aménagement de l'estuaire de la Loire, qui vise à contrôler l'urbanisation dans les futures zones de bruit de l'aéroport, et du schéma des transports collectifs prévu dans la loi Voynet. Il faudra bien en effet insérer cet aéroport international dans son environnement : faire en sorte qu'il soit le moins nuisant possible pour les populations et qu'il soit branché sur les réseaux routiers et ferroviaires.
Les premières études prévoyaient le transfert de l'aéroport actuel de Nantes-Atlantique sur le site de Notre-Dame-des-Landes vers 2013-2014, lorsque le trafic atteindrait les 4 millions de passagers par an. Ce trafic est aujourd'hui de 1,8 million de passagers et devrait atteindre 2,5 millions en 2004. Pour porter la capacité des installations de Nantes-Atlantique de 2,5 à 4 millions de passagers, il faudra investir entre 400 et 500 millions de francs.
Certains décideurs pensent qu'on peut faire l'économie de cet investissement lourd, puisque de toute façon il faudra déménager dix ans après. Ils fondent leur conviction sur une conjoncture économique porteuse et sur les désagréments provoqués par la multiplication des survols de la ville de Nantes : ces survols ont été multipliés par plus de 3 entre 1991 et 1998, progresseront de 50 % entre 1998 et 2004 et doubleront entre 2004 et 2014, selon les prévisionnistes les plus optimistes.
L'objet des études préliminaires, dont le financement est actuellement en discussion entre l'Etat et la Région, est justement de faire ce choix.
Au-delà de cette évolution de trafic, l'enjeu de Notre-Dame-des-Landes concerne directement l'aménagement du territoire, pas seulement national. Il est de «favoriser le développement des liaisons aériennes et européennes, voire certaines destinations extra-européennes», lit-on dans certains documents de l'Etat. De quoi arrimer l'Ouest Atlantique à une Europe, qui a tendance à se développer vers l'Est.
Louis LE METER.